Après 10 mois passés ici, je me rends compte que je ne vous ai pas beaucoup parlé du pays en lui-même. Certes, j’ai eu l’occasion de vous montrer de jolis coins, de vous parler de certaines régions, mais pas forcément du pays.
Donc, c’est quoi la Nouvelle Zélande ?
Pour vous éviter d’avoir à poucourir la page Wikipedia du pays, voici une petite compil des infos importantes ou sympas, et de quelques unes de mes observations aussi.
Donc la NZ :
Déjà c’est petit. En termes de superficie, les deux îles représentent moins de la moitié de la France métropole.
C’est relativement vide. La population tend à s’approcher des 4.4 millions d’habitants, soit pas grand chose. Ce qui donne une densité de 15 habitants par km², contre 97 en France, ou 307 aux Philippines par exemple.
C’est d’abord le Nord. L’île du Nord est de loin la plus peuplée avec Auckland (1.3 million d’habitants) la plus grande ville et Wellington (390 000 habitants avec la banlieue) la capitale. Ce qui veut dire qu’au sud, la densité de population tombe même à 5 habitants au km².
L’instant histoire :
La NZ est l’un des pays avec l’histoire humaine la plus courte, puisque les maoris, considérés comme les premiers habitants sont arrivés entre les 11ème et 13ème siécles.
Ils se sont d’abord installés sur l’île du Nord avant de s’étendre au sud, mais encore aujourd’hui, la majorité des maoris vit au nord.
Le premier européen à découvrir la NZ est hollandais, Abel Tasman, au 17ème siècle. Brièvement, puisqu’attaqué par les maoris, il rentrera bien vite chez sa mère.
Il faudra attendre un siècle pour qu’un autre navigateur revienne sur ces terres et développe de vrais relations avec les indigènes. L’anglais James Cook et son équipage cartographient les deux îles en 1769 et 1770.
La colonisation effective du pays explosera réellement dans la deuxième partie du 19ème, avec la découverte de l’or notamment.
Les colons, majoritairement anglais, accompagnés de quelques écossais, irlandais, et de rares allemands et français, transformeront vite le pays en réservoir à viande et à laine de l’empire colonial britannique.
Funny fact : La NZ a été déclarée anglaise un peu à la va-vite en 1840 pour contre carrer les plans des français. En effet, ayant un peu trainé à nous décider, les rosbifs nous ont doublé, alors qu’un équipage frenchy avait été commandités pour déclarer la NZ française. La loose.
Si l’indépendance de la NZ entre en vigueur en 1947, en pratique le pays était déjà largement autonome depuis le début du siècle.
Mais depuis, et comme membre du Commonwealth, le pays garde d’étroites relations avec la lointaine Grande-Bretagne.
La NZ est un pays d’immigrés.
Si les maoris sont arrivés les premiers, l’arrivée des européens a sonné la fin de leur mode de vie ancestral. Cultivateurs, chasseurs et cueilleurs ils ont rapidement déserté les campagnes que les Pahekas (les blancs) s’appropriaient pour rejoindre les villes pourtant peu adaptées à leur culture.
Comme en Australie pour les aborigènes, les maoris ont été baffoués et encore aujourd’hui leur combat continue pour faire valoir leurs droits et reconnaître les injustices remontant à la colonisation.
Dans la société actuelle, les maoris sont la minorité principale, pas pour très longtemps sans doute, mais sont en difficulté. Ils peinent notamment à accéder aux emplois qualifiés et sont les plus touchés par la pauvreté, la délinquance, l’alcoolisme et le chômage.
Ils sont particulièrement visibles au Nord, dans les grandes villes.
Si la culture maorie est mise en avant par le gouvernement et les institutions du tourisme, certains défenseurs de l’héritage maori regrettent justement qu’ils soient trop souvent cantonnés au rôle d’attraction touristique.
Pour ma part, je n’ai pas vraiment pris le temps de m’immerger dans ce qui existe en termes d’attractions maoris, comme on peut en trouver à Rotorua notamment (parc à thèmes, restaurants et spectacles, centres thermaux, …), j’ai préféré en apprendre plus sur eux dans les différents musées nationaux.
Chaque année, de nombreux étrangers débarquent en NZ dans le but de s’y installer. Le confort de vie et une politique d’immigration ouverte (bien que cela évolue) viennent nourrir le pays en nouveaux arrivants.
Si les britanniques sont toujours nombreux, tout comme les polynésiens, ce sont les asiatiques (chinois en tête puis coréens) qui sont les plus visibles dans les grandes villes.
Travailleurs ou étudiants, les asiatiques ont envahi Auckland notamment, au point qu’une visite de la ville aux heures de pointe peut être plus dépaysante que prévue.
Aujourd’hui, 25% de la population NZ est née à l’étranger.
Ce qui n’empêche pas les kiwis d’avoir des envies d’ailleurs puisque de nombreux jeunes diplômés ou jeunes actifs partent pour les USA mais surtout pour les voisin australien, connu pour proposer des salaires plus élevés.
Je travaille actuellement avec des managers argentins, un chef écossais, un sous-chef indien, deux commis coréenne et chinoise et un serveur brésilien !
L’agriculture est la première source d’exportation du pays et ça se voit lorsqu’on le parcourt. Partout des vaches, des moutons, des cerfs, … Au début du siècle dernier, le pays comptait 20 moutons par habitant (!). Aujourd’hui, c’est 7 ou 8.
Peu de céréales par contre, les rares plaines du pays étant plus généralement allouées aux cultures fruitières (kiwis, pommes, cerises ,…).
La viticulture a explosé depuis les années 80 et les vins NZ sont de plus en plus renommés. C’est un important vecteur d’emplois saisonniers, notamment pour les backpackers comme moi.
Observations personnelles :
Je me suis souvent fait la réflexion en parcourant l’île du sud que la NZ peut avoir de fortes ressemblances avec les USA des grands espaces. De grandes fermes assez espacées les unes des autres, des fermiers qui roulent en gros pickups, de petits villages avec un minimum de services.
Mais toujours un important lien social et une vraie communauté. J’ai été étonné parfois de voir à quel point les locaux s’appliquent à bien vivre ensemble et à organiser des choses entre eux, sans attendre que l’Etat ou le département le fassent pour eux ; Fêtes, associations nombreuses, animations sportives, écoles et encadrement scolaire… cela pourrait donner des idées aux français.
Bon après c’est que j’en pense en tout cas !
Je pense que globalement le kiwi est plus sportif que le frenchy. Les installations sportives sont nombreuses ici, peu importe la taille de la ville. Si le rugby arrive largement en tête, les autres sports ne sont pas oubliés : crickets, netball, football (ils disent soccer les pauvres), …
Il n’est pas rare de voir un kiwi courir, peu importe qu’il pleuve ou vente d’ailleurs.
Et globalement, je pense que le kiwi masculin doit avoir les moyens de plier en deux le français moyen. L’omniprésence du sport dans leur culture, l’importance du rugby et le fait qu’en dehors des villes les métiers soient principalement manuels donnent au locaux des carrures d’ours bruns.
J’ai aussi pu me rendre compte que même pour un kiwi, je suis un privilégié puisque pour avoir discuter avec beaucoup d’entre eux, rares sont ceux qui avaient autant visité les deux îles que moi. Nombreux habitants de l’île du sud n’ont jamais mis les pieds au Nord par exemple.
La NZ est parfois considérée comme un pays vert, voire écolo. J’avais moi-même cette image. Et bien, si l’environnement tend à être plus protégé que par le passé, le kiwi moyen n’est pas plus écolo que le franchouillard. Amateurs de pickups et autres puissants 4×4, ils doivent par exemple rejeter un petit paquet de CO².
Les communautés auto suffisantes, écolos, voire complètement hypies renommées ici, sont généralement l’oeuvre d’immigrés (allemands, hollandais et autres amateurs du combo chaussettes-sandales).
Heureusement, les kiwis savent la valeur de leur environnement et, grands pratiquants de sports outdoor, ne perdent jamais l’occasion de profiter du spectacle naturel que leur offrent les deux îles.
Un sacré pavé, mais au moins, j’ai le sentiment du devoir accompli. Si vous avez des questions, n’hésitez pas en commentaires, sinon on en reparle à mon retour quand vous me paierez un restau (!).
Cheers
Jay